καὶ γὰρ appartient à la même phrase et à la même personne que Σχεδόν γέ τι. Stallbaum et même Schneider attribuent à Glaucon Σχεδόν γέ τι, avec tout ce qui suit jusqu’à σώματος ; et comme dans ce cas, Εἰκός γ’, ἔφη, qui ne peut se rapporter qu’à Glaucon, ne peut subsister, ils le retranchent avec un assez bon nombre de manuscrits, parmi lesquels les deux excellens manuscrits de Florence et de Munich. Le point de la question est de savoir si l’on peut retrancher Εἰκός γ’, ἔφη. Je ne le crois pas ; car les meilleurs manuscrits donnent ces mots, entre autres le manuscrit A, et Ficin, qui traduit : consentaneum est, les avait lus dans son manuscrit. La critique doit plutôt admettre une omission dans des manuscrits inférieurs qu’une interpolation dans des manuscrits excellens. J’ai donc conservé Εἰκός γ’, ἔφη. Cela posé, il fallait bien attribuer ce qui précède à Socrate. En effet, tout ce qui précède n’est qu’un développement du principe établi plus haut par Socrate, et c’était à Socrate à se charger lui-même de ce développement, puisqu’il s’était engagé à supporter le poids de la conversation, et à ne laisser aux autres que la peine de nier ou d’affirmer. D’ailleurs, Glaucon est musicien plus que philosophe, et il n’a rien ici à développer. Or, comme en maintenant Εἰκός γ’ ἔφη, on a la main forcée pour ce qui précède, on l’a de même pour ce qui suit, et il faut bien alors attribuer à Socrate
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