usurpateur qui avait commencé par être un homme de rien. 2o Il est assez étrange que cet aïeul de Gygès ait eu des aventures semblables, sous certains rapports, à celles de son descendant, par exemple d’être arrivé d’une condition inférieure au suprême pouvoir, et d’avoir tué le roi, son maître, en s’entendant avec la reine. (Hérodote, I, 8). Au lieu d’admettre ces invraisemblances, il est beaucoup plus simple de lire, avec plusieurs manuscrits : τῷ Γύγῃ. En effet, Gygès est le fondateur d’une nouvelle dynastie lydienne, dont le descendant, Crésus, fit tant de bruit dans la Grèce, et peut très bien être désigné ici sous le simple nom du Lydien. La seule objection que l’on fasse contre cette leçon, est l’absence de τῷ devant τοῦ Λυδοῦ προγόνῳ ; mais le τῷ Γύγῃ, qui domine la phrase, en peut tenir lieu. Schleiermacher trouve ce sens très raisonnable, mais il n’ose pas se prononcer entièrement en sa faveur, ne connaissant encore qu’un seul manuscrit qui eût τῷ Γύγῃ. Depuis Stallbaum a trouvé cette leçon dans deux autres manuscrits. Stallbaum n’aurait donc pas dû hésiter ; mais il aime mieux, tout en gardant τῷ Γύγῃ, retrancher τοῦ Λυδοῦ προγόνῳ. Ast lit : Γύγου τοῦ Λυδοῦ, en retranchant à la fois τῷ et προγόνῳ. Mais c’est là refaire le texte et non pas l’interpréter. En lisant τῷ Γύγῃ τοῦ Λυδοῦ προγόνῳ, on ne suppose rien qui ne soit dans les manuscrits, et on obtient un sens satisfaisant.
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