ἡ μὲν οὖν δὴ φύσις δικαιοσύνης, ὦ Σώκρατες, αὕτη τε καὶ τοιαύτη, καὶ ἐξ ὧν πέφυκε, τοιαῦτα, ὡς ὁ λόγος. Il ne faut donc pas, comme le veut Schneider, mettre une virgule après οἴονται, et traduire : de eo accipe quid opinentur, mais qualem opinentur et unde ortam esse justitiam. Il faut aussi γεγονέναι, et non pas γέγονε, d’après les mêmes excellens manuscrits qui donnent οἴονται. Ici, contre son système, Schneider emprunte οἴονται à ces deux manuscrits, et γέγονε aux autres. Lui aussi fait donc ce qu’il reproche à Bekker, multis inspectis codicibus quod quisque maxime placens obtulit, recipit, et il est éclectique malgré lui.
C’est la leçon de presque tous les manuscrits. Bekker et Schneider l’adoptent. Il en résulte qu’il serait ici question d’un ancêtre de Gygès, personnage dont il n’est parlé nulle autre part, et dont Platon ne dit point le nom. Contre ce sens je fais deux objections : 1o Le mot πρόγονος est ici déplacé, puisque ce mot ne peut s’appliquer qu’à de véritables ancêtres, et non pas à de simples prédécesseurs. Or, Gygès ne descendait pas du roi dont il est ici question, car lui-même était un