qui était dans l’Académie, jusqu’à la ville, en tenant des flambeaux allumés ; et il s’agissait, τὸ δὲ ἀγώνισμα ἐστί, de conserver son flambeau allumé en courant. Si le premier coureur le laissait éteindre, il perdait ses prétentions à la victoire, et elles passaient au second. Si le second ne conservait pas son flambeau allumé, c’est le troisième qui était vainqueur ; et si tous les flambeaux s’éteignaient, le prix n’était donné à personne. Rien n’est plus précis que ce passage de Pausanias ; mais Platon ajoute ici une circonstance particulière qui change entièrement la condition du combat : λαμπάδια ἔχοντες διαδώσουσιν ἀλλήλοις. Il fallait donc que les concurrens se transmissent l’un à l’autre les flambeaux qu’ils portaient à la main, ce qui ne pouvait avoir lieu dans l’hypothèse de Pausanias ; car, selon Pausanias, celui dont le flambeau s’éteignait se retirait de la lutte et ne pouvait transmettre à l’autre que ses prétentions. Ainsi, selon Platon, comme l’a fort bien remarqué Schleiermacher, il semble qu’il ne s’agissait pas d’arriver le premier au but avec un flambeau allumé, mais de se le passer l’un à l’autre sans l’éteindre. C’est aux monumens eux-mêmes à décider cette question ; mais le texte de Platon est formel : ἀλλήλοις se rapporte à διαδώσουσιν, et non pas à ἀμιλλώμενοι. Et il ne faut pas croire que Platon n’attribue cette circonstance qu’aux courses de flambeaux à cheval ; dans les Lois, liv. VI, est un pas-
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