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Je ne m’en repens pas : mais je promets de ne pas t’abandonner, et de te seconder de tout mon pouvoir, c’est-à-dire par mes vœux et par mes exhortations. Peut-être encore répondrai-je à tes questions plus à propos qu’un autre : avec un tel secours, essaie de combattre tes adversaires et de les convaincre que la raison est de ton côté.

Je l’essaierai, puisque tu m’offres un secours sur lequel je compte beaucoup. Si nous voulons nous sauver des mains de ceux qui nous attaquent, il me semble nécessaire de leur expliquer quels sont les philosophes à qui nous osons dire qu’il faut déférer le gouvernement des États ; afin qu’après les avoir bien fait connaître, nous puissions nous défendre et montrer que c’est à de tels hommes qu’il appartient naturellement de se mêler de philosophie et de gouvernement, et que tous les autres ne doivent prétendre ni à philosopher ni à gouverner.

Il serait temps de t’expliquer là-dessus.

Suis-moi, si toutefois je puis ici te bien conduire.

Je te suis.

Est-il besoin que je te rappelle à l’esprit que, lorsqu’on dit de quelqu’un qu’il aime une chose, si on parle juste, on n’entend point par là qu’il en aime une partie et non l’autre, mais qu’il l’aime tout entière ?