Ne me force donc pas à réaliser avec la dernière précision le plan que j’ai tracé : mais si je peux découvrir comment un État peut être gouverné d’une manière très approchante de celle que j’ai dite, reconnais alors que j’ai prouvé, comme tu l’exiges de moi, que notre État n’est point une chimère : ne seras-tu pas content si j’en viens à bout ? Pour moi, je le serais.
Et moi aussi.
Tâchons à présent de chercher et de découvrir quel vice intérieur empêche que les États actuels soient bien gouvernés, et quel est le moindre changement qu’il soit possible d’y introduire pour que leur gouvernement devienne semblable au nôtre, j’entends un seul changement, sinon deux, ou sinon les moins nombreux et les moins considérables qu’il se puisse.
Très bien.
Changez-y une seule chose, et je crois pouvoir montrer qu’ils en viendraient là. Il est vrai que ce changement n’est ni peu important ni facile, mais il est possible.
Quel est-il ?
Me voici arrivé à ce que je comparais à une vague terrible : mais dussé-je être comme submergé sous le ridicule, je n’en parlerai pas moins : écoute-moi.
Parle.