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mûr, et que de plus ils puissent rendre à leurs pères et à leurs mères tous les services qui se rapportent à la guerre, et leur prêter assistance. N’as-tu pas remarqué ce qui se pratique à l’égard des autres métiers, et combien de temps, par exemple, le fils du potier aide déjà son père et le regarde travailler avant de toucher lui-même à la roue ?

Je l’ai remarqué.

Les guerriers doivent-ils donc moins s’appliquer à former leurs enfans par l’expérience et la vue de ce qu’il faut faire ?

Ce serait une extravagance de le dire.

D’ailleurs, tout animal combat avec bien plus de courage, lorsque ses petits sont présens.

Oui, mais il est bien à craindre, Socrate, que si nos guerriers éprouvent un de ces revers assez communs à la guerre, ils ne périssent eux et leurs enfans avec eux, et que l’État ne puisse pas se relever d’une telle perte.

J’en conviens : mais crois-tu que notre premier soin doive être de ne les exposer jamais à aucun risque ?

Non.

Eh bien, s’il est un cas où il faille leur laisser courir du danger, n’est-ce pas lorsqu’ils deviendront meilleurs s’ils réussissent ?

Cela est évident.