S’il veut m’en croire, il sera content de sa condition.
Tu approuves donc que les femmes partagent avec les hommes, comme nous venons de l’établir, l’éducation, les enfans et la garde de l’État ; que, soit qu’elles restent à la ville ou qu’elles aillent à la guerre, elles partagent la fatigue des veilles ou de la chasse, comme font les femelles des chiens, et que tout soit commun entre eux, autant qu’il sera possible ? Tu conviens qu’une telle institution est très avantageuse à l’État, et qu’elle n’est point contraire à la nature de la femme et de l’homme, puisqu’ils sont faits pour vivre en commun.
J’en conviens.
Il ne reste plus qu’à examiner s’il est possible d’établir dans la race humaine cette communauté d’habitudes qui existe dans les autres races, et comment cela est possible.
Tu m’as prévenu : j’allais t’en parler.
Car pour ce qui est de la guerre, on voit assez, je pense, de quelle manière ils la feront.
De quelle manière ?
Il est évident qu’ils la feront en commun, et qu’en outre ils y conduiront ceux de leurs enfans qui sont robustes, afin que ces enfans, à l’exemple de ceux des artisans, voient d’avance ce qu’il leur faudra faire quand ils seront arrivés à l’âge