douleur et le plaisir qui affecte une de ses parties.
Et certes nous ne nous sommes pas trompés.
La communauté des femmes et des enfans, entre les guerriers, est donc la cause du plus grand bien qui puisse arriver à l’État.
Il faut l’accorder.
Ajoute que cela s’accorde avec ce que nous avons établi précédemment. Nous avons dit que les guerriers, pour devenir de véritables gardiens de l’État, ne devaient avoir en propre ni maisons, ni terre, ni aucun autre objet que ce soit ; mais qu’ils devaient recevoir des autres citoyens leur nourriture comme un salaire dû à leurs services, et vivre en commun.
Très bien.
Or, ce que nous avons déjà réglé, joint à ce que nous venons de régler à leur égard, n’est-il pas propre à les rendre de plus en plus de vrais gardiens, à les empêcher de diviser l’État, ce qui arriverait si chacun ne disait pas des mêmes choses qu’elles sont à lui, mais que celui-ci le dît d’une chose, celui-là d’une autre ; si l’un tirait à soi tout ce qu’il pourrait acquérir, sans en partager la possession avec personne, et si l’autre en faisait autant de son côté, ayant chacun à part leurs femmes et leurs enfans, et par là des jouissances et des peines toutes personnelles ; tandis qu’avec une même opinion