Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/291

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Oui, sans doute : il serait ridicule d’avoir sans cesse à la bouche les noms qui expriment la parenté, sans en remplir les devoirs.

Ainsi dans notre État, plus que dans tous les autres, lorsqu’il arrivera du bien ou du mal à quelqu’un, tous diront ensemble : mes affaires vont bien ou mes affaires vont mal.

Cela est très vrai.

N’avons-nous pas dit qu’en conséquence de cette persuasion et de cette manière de parler, il y aurait entre eux communauté de joies et de douleurs ?

Et nous l’avons dit avec raison.

Les citoyens de notre État seront donc unis le plus possible dans un même intérêt qu’ils appelleront leur intérêt propre, et en vertu de cette union, leurs joies et leurs douleurs seront les mêmes.

Oui.

La cause de tout ceci n’est-ce pas, indépendamment des autres institutions de notre État, la communauté des femmes et des enfans entre les guerriers ?

Oui, c’en est la cause principale.

Mais nous avons reconnu quel était le plus grand bien d’un État, lorsque nous comparions l’État bien constitué au corps humain dans la manière dont il ressent tout entier la