leurs précautions étaient trompées, de l’exposer, l’État ne se chargeant pas de le nourrir.
Soit. Mais comment distingueront-ils leurs pères, leurs filles et les autres parens dont tu viens de parler ?
Ils ne les distingueront pas. Mais tous les enfans qui naîtront le septième et le dixième mois, à partir du jour où un guerrier aura eu commerce avec une femme, seront regardés, les mâles comme ses fils, les femelles comme ses filles ; les enfans l’appelleront du nom de père ; les enfans de ceux-ci seront ses petits-enfans, l’appelleront grand-père et la femme grand-mère ; et tous ceux qui seront nés dans l’intervalle où leurs pères et mères donnaient des enfans à l’État, se traiteront de frères et de sœurs. Toute alliance entre ces personnes sera interdite, comme nous l’avons dit : toutefois les frères et les sœurs pourront s’unir, si le sort confirmé par Apollon leur en fait une loi.
On ne peut mieux.
Telle est, mon cher Glaucon, la communauté des femmes et des enfans à établir parmi les gardiens de l’État. Il reste à prouver que cette institution s’accorde parfaitement avec les autres, et qu’elle est de plus très avantageuse. N’est-ce pas là ce que nous avons à faire ?
Oui, cela même, par Jupiter.