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pas le sein trop long-temps ; quant aux veilles et aux autres soins minutieux, ils en chargeront les nourrices mercenaires et les gouvernantes.

En vérité, tu rendras aux femmes des guerriers l’état de mères bien facile.

Cela est tout-à-fait convenable : mais poursuivons l’exposition de notre plan. Nous avons dit que la procréation des enfans devait se faire dans la force de l’âge.

Oui.

Or, ne te semble-t-il pas que la durée raisonnable de la force génératrice est de vingt ans pour les filles, et de trente ans pour les garçons ?

Mais comment places-tu ce temps pour chaque sexe ?

Les femmes donneront des enfans à l’État depuis vingt ans jusqu’à quarante ; et les hommes, après avoir laissé passer la première fougue de l’âge, jusqu’à cinquante-cinq.

C’est en effet, pour l’un et pour l’autre sexe, l’époque de la grande vigueur du corps et de l’esprit.

Si donc il arrive qu’un citoyen, soit au dessous, soit au dessus de cet âge, s’avise de prendre part à cette œuvre de génération qui ne doit avoir d’autre objet que l’intérêt général, nous le déclarerons coupable et d’injustice et de sacrilége,