Nous disions que l’ami est celui qui paraît homme de bien.
Quel changement veux-tu faire ?
Je voudrais dire que l’ami doit tout à la fois paraître homme de bien et l’être en effet, et que celui qui le paraît sans l’être, n’est ami qu’en apparence. Il faut modifier de même la définition de l’ennemi.
À ce compte, l’ami véritable sera l’homme de bien, et le méchant le véritable ennemi.
Oui.
Tu veux donc que nous ajoutions aussi quelque chose à notre définition de la justice ; nous avions dit d’abord qu’elle consiste à faire du bien à son ami, et du mal à son ennemi ; maintenant il faudrait que nous ajoutions : si l’ami est honnête homme et si l’ennemi ne l’est pas ?
Oui ; je trouve que cela serait bien dit.
Dis-moi, l’homme juste est-il capable de faire du mal à un homme quel qu’il soit ?
Sans doute ; il en doit faire à ses ennemis qui sont les méchans.
Les chevaux à qui on fait du mal en deviennent-ils meilleurs ou pires ?
Ils en deviennent pires.
Dans la vertu qui est propre à leur espèce ou dans celle qui est propre aux chiens ?
Dans la vertu qui est propre à leur espèce.