mens que nous abandonnons à leur prudence.
Cela est vraisemblable.
Toi donc, qui es législateur, en choisissant parmi les femmes, comme tu as fait parmi les hommes, tu assortiras les caractères, autant que possible. Or, toute cette jeunesse, ayant la même demeure et la même table et ne possédant rien en propre, sera toujours ensemble ; et vivant ainsi mêlée dans les gymnases et dans tous les autres exercices, je pense bien qu’une nécessité naturelle la portera à former des unions. N’est-ce pas en effet une nécessité que cela arrive ?
Si ce n’est pas une nécessité géométrique, c’est une nécessité fondée sur l’amour, et celle-là pourrait bien avoir plus de force que l’autre pour persuader et entraîner la foule.
Tu dis vrai. Mais, mon cher Glaucon, dans un État où les citoyens doivent être heureux, il ne peut pas être permis de former des unions au hasard ou de commettre des fautes du même genre, et les magistrats ne devront pas le souffrir.
En effet, cela ne doit pas être.
Il est donc évident après cela que nous ferons des mariages aussi saints qu’il nous sera possible, et les plus avantageux à l’État seront les plus saints.
Soit.
Mais comment seront-ils les plus avantageux ?