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mérite, ou qu’il n’y a entre eux aucune différence ?

Je les crois fort inégaux.

Dans l’État que nous fondons, lequel vaut mieux, à ton avis, ou le guerrier qui aura reçu l’éducation dont nous avons parlé, ou le cordonnier élevé dans sa profession ?

Tu me fais une question ridicule.

J’entends. Les guerriers ne sont-ils pas l’élite des citoyens ?

Assurément.

Leurs femmes ne seront-elles pas aussi l’élite des femmes ?

Oui.

Mais, est-il rien de plus avantageux à un État que d’avoir beaucoup d’excellens citoyens de l’un et de l’autre sexe ?

Non.

Ne parviendront-ils pas à ce degré d’excellence en cultivant la musique et la gymnastique, ainsi que nous avons dit ?

Oui.

Notre institution n’est donc pas seulement possible : elle est ce qu’il y a de plus avantageux à l’État.

Tu as raison.

Ainsi les femmes de nos guerriers devront quitter leurs vêtemens, puisque la vertu leur en tien-