Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

notre règle générale, nous n’entendions pas établir d’une manière absolue la différence et l’identité des natures, et que nous ne considérions leur différence et leur ressemblance que par leur rapport avec les mêmes fonctions ? Par exemple, n’est-ce pas ainsi que nous disions de même nature le médecin et l’homme qui a la vocation de la médecine ?

Oui.

Et de nature différente l’homme qui a la vocation de la médecine et le charpentier ?

Sans doute.

De même si nous trouvons que la nature de l’homme diffère de celle de la femme par rapport à certain art et à certaine fonction, nous conclurons qu’il faut attribuer cet art ou cette fonction à l’un ou à l’autre ; mais si la différence des deux sexes consiste en ce que le mâle engendre et la femelle enfante, nous ne regarderons pas pour cela comme une chose démontrée que la femme diffère de l’homme dans le point dont il s’agit, et nous n’en persisterons pas moins à croire que les gardiens de l’État et leurs femmes doivent remplir les mêmes fonctions.

Nous aurons raison.

Maintenant, demandons à notre contradicteur quel est dans l’État l’art ou la fonction pour laquelle les femmes n’aient pas reçu de la na-