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vée dans l’intervalle de temps qui sépare la naissance de l’éducation proprement dite, époque où les enfans exigent les soins les plus pénibles. Essaie de nous dire comment il faudra s’y prendre.

Cela n’est pas facile, cher Glaucon : ce que j’ai à dire trouvera encore moins de créance dans les esprits que ce que nous avons dit jusqu’à présent. On ne croira pas que la chose soit possible, et, la possibilité démontrée, on ne croira pas qu’elle valût grand’chose. J’hésite donc à dire ma pensée : je crains, cher ami, qu’on ne la prenne pour un vain souhait.

Ne crains rien. Tu parles à des gens qui ne sont ni déraisonnables, ni obstinés dans leur incrédulité, ni mal disposés à ton égard.

Excellent jeune homme, n’est-ce pas pour me rassurer que tu me parles de la sorte ?

Oui.

Hé bien, tes paroles produisent un effet tout contraire. Si j’étais sûr moi-même de ce que je vais dire, ton exhortation eût été parfaitement à sa place : on parle librement et avec confiance devant des personnes sages et qui nous sont bienveillantes, lorsqu’on croit qu’on leur dira la vérité sur des matières importantes et qui les intéressent. Mais lorsqu’on parle comme je le fais, avec doute et en cherchant encore, il est