Il nous semble que tu y mets un peu de paresse, et que tu nous dérobes une partie de cet entretien, qui n’est pas la moins intéressante, pour ne pas avoir d’explication à donner. Tu as cru nous échapper en disant, d’une manière légère, qu’à l’égard des femmes et des enfans il était évident pour tout le monde qu’il y aura communauté comme entre amis.
Et n’ai-je pas eu raison, Adimante ?
Oui, mais ce point sur lequel tu as raison a, comme les autres, besoin d’explication. Cette communauté peut se pratiquer de plusieurs manières. Dis-nous donc quelle est celle que tu as en vue. Il y a long-temps que nous attendons, avec l’espoir que tu te souviendras enfin de la procréation des enfans, de la manière de les élever, en un mot, de tout ce qui se rapporte à cette communauté de femmes et d’enfans ; car nous sommes persuadés que bien ou mal établie, elle est d’une grande conséquence, ou plutôt qu’elle décide de tout pour la société. Maintenant que tu passes à l’examen d’une autre forme de gouvernement, avant d’avoir suffisamment développé cet article, nous avons résolu, comme tu viens de l’entendre, de ne pas te laisser aller plus loin que tu n’aies expliqué tout cela, comme tu as fait le reste.
Et moi, dit Glaucon, je vote avec eux.