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Sans contredit.

Et tempérant, par l’amitié et l’harmonie qui règnent entre la partie qui commande et celles qui obéissent, lorsque ces deux dernières demeurent d’accord que c’est à la raison de commander et ne lui disputent pas l’autorité ?

La tempérance, dans l’État comme dans l’individu, n’est pas autre chose.

Enfin il sera juste, par la raison et de la manière que nous avons plusieurs fois exposées.

Nécessairement.

N’y a-t-il plus rien qui offusque notre vue et empêche la justice de paraître la même dans l’individu qu’elle s’est montrée dans l’État.

Je ne le crois pas.

S’il nous restait quelque doute, nous le ferions bientôt disparaître en lui opposant des conséquences absurdes.

Quelles sont ces conséquences ?

Par exemple, supposons, à l’égard de notre État et de l’individu formé sur son modèle par la nature et par l’éducation, que nous ayons à examiner entre nous si cet homme pourrait détourner à son profit un dépôt d’or ou d’argent, personne le croirait-il plus capable d’une telle action que ceux qui ne sont pas, comme lui, formés sur le modèle d’un État juste ?

Nullement.