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vées, instruites et exercées à remplir leurs devoirs, gouverneront la partie où siége le désir, qui occupe la plus grande partie de notre ame et qui est insatiable de sa nature ; elles prendront garde que celle-ci, après s’être accrue et fortifiée par la jouissance des plaisirs du corps, ne sorte de son domaine et ne prétende se donner sur elles une autorité qui ne lui appartient pas, et qui troublerait l’économie générale.

Assurément.

En présence des ennemis du dehors, elles prendront les meilleures mesures pour la sûreté de l’ame et du corps ; l’une délibèrera, l’autre, soumise à son commandement, combattra, et secondée du courage, exécutera ce que la raison aura résolu.

Oui.

Et nous appelons l’homme courageux, lorsque cette partie de l’ame où réside la colère suit constamment, au milieu des peines et des plaisirs, les ordres de la raison sur ce qui est à craindre ou ne l’est pas.

Bien.

Nous l’appelons prudent à cause de cette petite partie de son ame qui a exercé le commandement et donné ces ordres ; qui possède en elle-même la science de ce qui convient à chacune des trois parties et à toutes ensemble.