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Ainsi nous dirons, je pense, mon cher Glaucon, que ce qui rend l’État juste, rend également l’individu juste.

C’est une conséquence nécessaire.

Nous n’avons pas non plus oublié que l’État est juste, lorsque chacun des trois ordres qui le composent remplit le devoir qui lui est propre.

Je ne crois pas que nous l’ayons oublié.

Souvenons-nous donc que, lorsque chacune des parties de nous-mêmes remplira le devoir qui lui est propre, alors nous serons justes et nous remplirons notre devoir.

Il faut nous en bien souvenir.

N’appartient-il pas à la raison de commander, puisque c’est en elle que réside la sagesse, et qu’elle est chargée de veiller sur l’ame tout entière ? Et n’est-ce pas à la colère d’obéir et de la seconder ?

Oui.

Et n’est-ce pas le mélange de la musique et de la gymnastique dont nous parlions plus haut, qui mettra un parfait accord entre ces deux parties, nourrissant et fortifiant la raison par de beaux discours et par l’étude des sciences, relâchant, apaisant, adoucissant la colère par le charme de l’harmonie et du nombre ?

Assurément.

Ces deux parties de l’ame ayant été ainsi éle-