Hé bien ?
N’est-ce point parce qu’elle était telle qu’elle ne ressemblait à aucune autre science ?
Oui.
Et si elle était telle, n’est-ce point qu’elle avait tel objet particulier ? N’en faut-il pas dire autant des autres arts et des autres sciences ?
Il en faut dire autant.
Si tu m’as compris maintenant, reconnais que je voulais dire que les choses qui sont relatives, prises en soi, ne se rapportent qu’à elles-mêmes, et considérées dans tel ou tel caractère particulier se rapportent à tel ou tel objet particulier. Au reste, je ne veux pas dire par là qu’une chose soit telle que son objet ; que, par exemple, la science des choses qui servent ou nuisent à la santé, soit saine ou malsaine, ni que la science du bien ou du mal soit bonne ou mauvaise ; je prétends seulement que, puisque la science du médecin n’a pas le même objet que la science en général, mais un objet particulier, c’est-à-dire ce qui est utile ou nuisible à la santé, cette science est aussi particulière : ce qui fait qu’on ne lui donne pas simplement le nom de science, mais celui de médecine, en la caractérisant par son objet.
Je comprends ta pensée, et je la crois vraie.
Ne mets-tu pas la soif par sa nature au nom-