Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/238

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sont-elles pas de la même espèce que celles dont nous venons de parler ? Par exemple, ne diras-tu pas toujours d’un homme qui désire, que son ame s’attache à ce qu’elle désire, ou qu’elle attire à soi la chose qu’elle voudrait avoir ; ou qu’en tant qu’elle souhaite qu’une chose lui soit donnée, elle fait signe qu’elle la veut, comme si on l’interrogeait là-dessus, en se portant elle-même en quelque manière au-devant de l’accomplissement de son désir ?

Oui.

Ne pas consentir, ne pas vouloir, ne pas désirer, n’est-ce pas la même chose que repousser et éloigner de soi, et n’y a-t-il pas opposition entre ces opérations et les précédentes ?

Sans contredit.

Cela posé, n’avons-nous pas des désirs naturels, et les plus apparens ne sont-ils pas ceux que nous appelons la faim et la soif ?

Oui.

L’une n’a-t-elle pas pour objet le boire, l’autre le manger ?

Sans doute.

La soif, en tant que soif, est-elle simplement dans l’ame le désir de boire et rien de plus ? En d’autres termes, la soif en soi a-t-elle pour objet une boisson chaude ou froide, en grande ou en petite quantité, enfin telle ou telle boisson ? Ou