ont la même opinion sur ceux qui doivent commander, c’est le nôtre. Que t’en semble ?
Je n’en doute pas.
Lorsque l’État présente cet accord, en qui diras-tu que réside la tempérance ? Dans ceux qui commandent ou dans ceux qui obéissent ?
Dans les uns et dans les autres.
Tu vois que notre conjecture était bien fondée, lorsque nous comparions la tempérance à une espèce d’harmonie.
Que veux-tu dire ?
Il n’en est pas de la tempérance comme de la prudence et du courage qui, bien qu’ils résident dans une seule partie de l’État, le rendent néanmoins prudent et courageux : la tempérance n’agit point ainsi, mais répandue dans tout le corps de l’État, elle établit entre les classes les plus puissantes, les plus faibles et celles qui sont intermédiaires, un accord parfait sous le rapport de la prudence, de la force, du nombre, des richesses ou de quelque autre chose que ce puisse être : de sorte qu’on peut dire avec raison que la tempérance est cet accord même, cette harmonie naturelle de la partie inférieure et de la partie supérieure, pour s’entendre sur celle des deux qui doit commander à l’autre, qu’il s’agisse d’un État ou d’un individu.
Je suis tout-à-fait de ton avis.