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En considérant notre État, je vois que tu dis vrai.

Ce n’est pas cependant qu’on n’y trouve une multitude de passions, de plaisirs et de peines dans les femmes, les esclaves, et la plupart de ceux qui appartiennent à la classe appelée libre et qui ne valent pas grand’chose.

Tu as raison.

Mais pour les sentimens simples et modérés, fondés sur l’opinion juste et gouvernés par la raison, on ne les rencontre que dans un petit nombre de personnes qui joignent à un excellent naturel une excellente éducation.

Cela est vrai.

Ne vois-tu pas aussi que dans notre État, les désirs de la multitude composée d’hommes vicieux, seront dominés par les désirs et la prudence des moins nombreux qui sont aussi les plus sages ?

Je le vois.

Si donc on peut dire d’un État qu’il est maître de ses plaisirs, de ses passions et de lui-même, on doit le dire de celui-ci.

Certainement.

Et ne peut-on ajouter que par tous ces motifs il est tempérant ?

Oui.

Et s’il est quelque État où magistrats et sujets