parlerons mieux une autre fois, si tu veux ; car ce n’est pas pour le moment le courage que nous cherchons, mais la justice. Il me semble donc que nous en avons dit assez.
Tu as raison.
Il nous reste encore deux choses à découvrir dans notre État, la tempérance et enfin la justice, à laquelle se rapportent toutes nos recherches.
Oui.
Comment pourrions-nous découvrir la justice, sans nous occuper d’abord de la tempérance ?
Je n’en sais rien : mais je serais fâché qu’elle se découvrît à nous la première, puisqu’alors nous ne nous mettrions plus en peine d’examiner la tempérance. Ainsi tu m’obligeras de commencer par celle-ci.
J’aurais grand tort de n’y pas consentir.
Examine donc la tempérance.
C’est ce que je vais faire. Autant que je puis voir d’ici, ce qui distingue la tempérance des deux vertus précédentes, c’est qu’elle ressemble davantage à une espèce d’accord et d’harmonie.
Comment cela ?
La tempérance est une manière d’être bien ordonnée, et, comme on dit, un empire qu’on exerce sur ses plaisirs et ses passions. De là vraisemblablement l’expression que je n’entends pas trop, être maître de soi-même, et encore d’au-