les plus grandes, les plus belles lois, les premières des lois.
Quelles sont ces lois ?
Celles qui concernent la manière de construire les temples, les sacrifices, le culte des dieux, des génies, des héros, les funérailles et les cérémonies qui servent à apaiser les mânes des morts. Nous ne saurions faire ces lois ; et fondateurs d’un État, nous ne devons point, si nous sommes sages, nous en rapporter là-dessus aux autres hommes, ni consulter un autre interprète que celui du pays ; et le dieu de Delphes est en effet l’interprète naturel du pays en pareille matière, puisqu’il est placé et rend ses oracles au centre même et comme au nombril de la terre[1].
Bien : nous ferons comme tu dis.
Fils d’Ariston, voilà notre État fondé. Maintenant prends où tu voudras un flambeau ; appelle ton frère, Polémarque, tous ceux qui sont ici, et cherchez ensemble en quel endroit réside la justice et l’injustice, en quoi elles diffèrent l’une de l’autre, et à laquelle des deux on doit s’attacher pour être heureux, qu’on échappe ou non aux regards des dieux et des hommes.
Tu as tort de t’adresser à nous, reprit Glau-
- ↑ Les anciens croyaient Delphes située au centre de la terre. Voyez Eschyle, Eumenides, v. 40 ; Pausanias, X, 16.