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semblables. Ne penses-tu pas qu’ils retrouvent d’eux-mêmes tout cela ?

Oui.

Ce serait une grande simplicité de faire des lois là-dessus ; car outre que jamais on n’en fait de pareilles, elles ne seraient pas plus observées pour être imposées par écrit ou de vive voix.

Et comment cela serait-il ?

Mon cher Adimante, telles sont les conséquences que l’éducation peut produire, selon les principes qu’on lui donne : en effet, le semblable n’attire-t-il pas toujours le semblable ?

Sans doute.

Nous pourrions ajouter, je pense, que toutes ces conséquences aboutissent à un dernier et grand résultat, soit en bien, soit en mal.

Cela doit être.

Voilà pourquoi je n’entreprendrai jamais de faire des lois sur ces sortes de choses.

Et avec raison.

Mais, par les dieux, oserons-nous porter des lois sur les contrats de vente ou d’achat, sur les conventions pour la main d’œuvre, sur les insultes, les violences, l’ordre des procès, l’établissement des juges, la levée ou l’imposition des deniers pour l’entrée et la sortie des marchandises soit par terre soit par mer, en un mot sur