La voici, je pense : que l’État s’agrandisse tant qu’il voudra sans cesser d’être un, mais jamais aux dépens de l’unité.
Fort bien.
Ainsi nous prescrirons encore aux magistrats de veiller avec le plus grand soin à ce que l’État ne paraisse ni grand ni petit, mais garde un juste milieu et reste un.
Il n’y a pas là grande importance.
Il y avait moins d’importance encore à leur recommander plus haut de faire descendre dans une autre condition l’enfant dégénéré du guerrier et d’élever au rang de guerrier l’enfant né dans une condition inférieure, s’il en était reconnu digne. Nous voulions leur faire entendre qu’il faut donner à chaque citoyen la tâche unique à laquelle l’a destiné la nature, afin que chacun s’acquittant de l’emploi qui lui convient, soit un, et que par là l’État tout entier le soit aussi.
En effet, ce point est encore moins important que l’autre.
Tout ce que nous leur prescrivons ici, mon cher Adimante, n’a pas autant d’importance qu’on pourrait se l’imaginer, ce n’est rien : il ne s’agit, comme on dit, que d’observer un point, le seul important, ou plutôt le seul qui suffise.
Quel est ce point ?
L’éducation de l’enfance et de la jeunesse : si