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Je le crois.

Ainsi, selon les apparences, nos athlètes se battront sans peine contre des riches deux ou trois fois plus nombreux.

J’en conviendrai, car il me semble que tu as raison.

Et s’ils envoyaient une ambassade à un autre État voisin en disant, ce qui serait la vérité : L’or ni l’argent ne sont pas en usage chez nous ; il nous est même défendu d’en avoir. Cela vous est permis ; venez donc combattre avec nous, et les dépouilles de l’ennemi vous appartiendront. Crois-tu qu’après avoir ouï une pareille proposition, on aimerait mieux faire la guerre à des chiens maigres et vigoureux que de la faire avec eux contre des brebis grasses et délicates ?

Je ne le pense pas. Mais si les richesses des autres États s’accumulent ainsi dans un seul, prends garde qu’elles ne le rendent redoutable à l’État pauvre.

Que tu es bon de penser que le nom d’État convienne à un autre qu’à celui que nous formons !

Pourquoi pas ?

Il faut donner aux autres États un nom d’une signification plus étendue, car chacun d’eux n’est pas un, mais plusieurs, comme on dit au jeu[1].

  1. Scholiaste : Il y a au jeu de dés une partie ou l’on jouait des