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vera pas un grand dommage ; mais que les gardiens des lois et de l’État ne le soient que de nom, et tu vois qu’ils entraînent l’État entier à sa ruine, et que d’eux seuls dépendent et sa bonne administration et son bonheur. Si donc nous formons de vrais gardiens de l’État, que ce soient des gardiens incapables d’en compromettre la sûreté. Celui qui voudrait en faire des laboureurs, et comme d’heureux convives dans une panégyrie[1] et non pas des citoyens, aurait en vue autre chose qu’un État. Ainsi voyons si, en instituant des gardiens de l’État, nous voulons leur donner la plus grande part possible de bonheur, ou si notre objet n’est pas le bonheur de l’État tout entier, et si nous ne devons pas employer la force et la persuasion auprès des guerriers défenseurs et gardiens de la patrie, ainsi qu’auprès de tous les autres citoyens, afin qu’ils remplissent le mieux possible les fonctions qui leur sont propres, et, quand l’État aura pris ainsi son accroissement et qu’il aura une sage administration, laisser chaque classe participer au bonheur dans la mesure départie par la nature.

Il me semble que tu as parfaitement raison.

Te semble-t-il que j’aie tort de faire ce raisonnement du même genre ?

  1. Fête populaire générale où la Grèce entière prenait part, et où tout différend politique était oublié.