Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/197

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme un loup fondre sur le troupeau. Quand ils seront campés et auront fait les sacrifices à qui il convient, qu’ils dressent des tentes : n’est-ce pas ?

Soit.

Telles qu’elles puissent les garantir du froid et du chaud.

Sans contredit, car tu parles apparemment de leurs habitations.

Oui, d’habitations de guerriers et non de banquiers.

Quelle différence y mets-tu ?

Je vais te l’expliquer. Rien ne serait plus triste et plus honteux pour des bergers que de nourrir, pour les aider dans la garde de leurs troupeaux, des chiens que l’intempérance, une faim déréglée ou quelque vice porteraient à nuire aux brebis, et à devenir loups de chiens qu’ils devraient être.

Cela serait fort triste assurément.

Prenons donc toutes les mesures possibles pour empêcher que les guerriers ne tiennent la même conduite à l’égard des autres citoyens qu’ils surpassent en force, et qu’au lieu d’être des protecteurs bienveillans, ils ne deviennent des tyrans farouches.

Il faut y prendre garde.

Mais la plus sûre manière de prévenir ce