jours attentifs à veiller sur eux-mêmes et fidèles à la musique dont ils ont reçu les leçons, ils montrent dans toute leur conduite une ame réglée selon les lois du rhythme et de l’harmonie ; tels enfin qu’ils doivent être pour rendre les plus grands services à eux-mêmes et à l’État. Nous établirons chef et gardien de l’État celui qui, dans l’enfance, dans la jeunesse, dans l’âge viril, aura passé par toutes ces épreuves et en sera sorti pur ; nous le comblerons d’honneurs pendant sa vie, et après sa mort nous lui érigerons le tombeau et les autres monumens qui peuvent illustrer le plus sa mémoire. Pour celui qui ne serait pas de ce caractère, nous nous garderons bien de le choisir. Voilà, mon cher Glaucon, sans nous engager dans les détails, comme une ébauche imparfaite de la manière dont je crois qu’il faudra procéder dans le choix et l’établissement des magistrats et des gardiens de l’État.
Je t’approuve entièrement.
Ne devrait-on pas, pour être exact, reconnaître ces hommes comme les seuls gardiens de l’État tant à l’égard des ennemis que des citoyens, pour ôter à ceux-ci la volonté, à ceux-là le pouvoir de lui nuire, tandis que les jeunes gens à qui nous donnons le titre de gardiens ne sont réellement que les ministres et les instrumens de la pensée des magistrats ?