nère en dureté et en violence, selon la pente ordinaire des choses.
Tu as raison.
Et la douceur n’est-elle pas le signe d’un naturel philosophe qui, abandonné à lui-même, tombe dans la mollesse, mais qui, bien cultivé, acquiert une politesse pleine de dignité ?
Cela est vrai.
Or, nous voulons que ces deux naturels se trouvent réunis dans nos guerriers.
Oui.
Il faut donc les mettre en harmonie l’un avec l’autre.
Il le faut.
Leur harmonie rend l’ame à la fois courageuse et modérée.
Oui.
Leur désaccord la rend lâche ou farouche.
Certainement.
Si donc un homme, se livrant tout entier aux charmes de la musique, laisse couler dans son ame par le canal de ses oreilles, ces harmonies douces, molles, plaintives dont nous venons de parler, s’il passe toute sa vie à chanter d’une voix tendre, et à savourer la beauté des airs ; d’abord sans doute il ne fait qu’adoucir par là l’énergie de son courage naturel, comme le fer s’adoucit au feu, et il perd comme lui cette rudesse qui le