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leur destination, aspirer à réunir ces qualités ?

Oui.

Du moins cette réunion semble-t-elle le but des beaux arts, tels que la peinture, et des autres arts, tels que celui du tisserand, du brodeur ou de l’architecte ; celui même de la nature dans la production des corps et des plantes ; car là se rencontrent partout l’agrément et son contraire. Toujours est-il que le défaut d’agrément, de rhythme et d’harmonie, est la marque ordinaire d’un esprit et d’un cœur mal faits, de même que les qualités opposées sont l’image et l’expression de l’ame pleine de sagesse et de bonté.

Assurément.

Suffira-t-il de veiller sur les poètes et de les contraindre de nous offrir dans leurs vers un modèle de bonnes mœurs, sinon de renoncer parmi nous à la poésie ? Ne faudra-t-il pas encore surveiller les autres artistes et les empêcher de nous offrir dans les représentations des êtres vivans, dans les ouvrages d’architecture ou de quelque autre genre, une imitation vicieuse, dépourvue de correction, de noblesse et de grace, et interdire à tout artiste incapable de se conformer à cette règle l’exercice de son art, dans la crainte que les gardiens de l’État, élevés au milieu des images d’une nature dégradée comme au sein de mauvais pâturages, et y trouvant chaque jour leur