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Oui certes.

Tu peux du moins nous dire que l’agrément se trouve où est la beauté du rhythme, et son contraire où cette beauté n’est pas.

Sans doute.

Mais la beauté du rhythme et de l’harmonie reproduit, en l’imitant, celle des paroles, de même que des paroles sans beauté suivent un rhythme et une harmonie analogues ; car nous avons dit que le rhythme et l’harmonie sont faits pour les paroles, et non les paroles pour le rhythme et l’harmonie.

Oui, l’un et l’autre doivent suivre le discours.

Mais la manière de dire et le discours lui-même ne sont-ils pas l’expression de l’ame ?

Oui.

Et tout le reste ne se confond-il pas dans la même expression avec le discours ?

Oui.

Ainsi la beauté des paroles, celle de l’harmonie et du rhythme, ainsi que l’agrément, servent d’expression à la bonté de l’ame ; et je n’entends pas par ce mot la stupidité qu’on appelle, par une espèce d’adoucissement, bonhomie ; j’entends un vrai caractère moral de bonté et de beauté.

À merveille.

Les jeunes guerriers doivent-ils, pour remplir