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nous contenterions d’un poète et d’un faiseur de fables plus austère et moins agréable, mais plus utile, dont le ton imiterait le langage de la vertu, et qui se conformerait, dans sa manière de dire, aux règles que nous aurions établies en nous chargeant de l’éducation des guerriers.

Tel sera notre choix, si nous en avons un à faire.

Il semble, mon cher ami, que nous avons traité à fond cette partie de la musique qui a rapport aux discours et aux fables, puisque nous avons montré quel doit en être et le fond et la forme.

Je suis de ton avis.

Il nous reste donc à régler ce qui regarde le chant et la mélodie.

Oui.

Or, qui ne verrait déjà quelles règles nous devons prescrire sur cette matière pour être conséquens à nos principes ?

Moi, qui pourrais bien faire exception, reprit Glaucon en souriant ; car pour le moment, Socrate, je ne suis pas en état de faire des conjectures sur ce que nous devons dire, quoique je l’entrevoie confusément.

Mais certainement tu es du moins en état de nous dire que le chant a trois élémens, les paroles, l’harmonie et le rhythme.

Oh ! pour cela oui.

Sans doute, les paroles chantées n’échappent