sement ou c’est en passant, lorsque cet homme aura fait quelque chose de bien ; et encore il en rougit, parce qu’il n’est pas accoutumé à imiter cette sorte de gens, et qu’il souffre de se mouler pour ainsi dire sur des hommes qui valent moins que lui, et de prendre les mêmes formes ; si cette imitation n’était un pur badinage, il la repousserait avec mépris.
Cela est vraisemblable.
Son récit sera donc tel que nous l’avons trouvé dans Homère, en partie simple, en partie imitatif, de manière cependant que l’imitation ne paraisse qu’à de longs intervalles. Ai-je raison ?
Oui ; c’est ainsi que doit parler un homme de ce caractère.
Pour l’autre, plus il sera vicieux, plus il sera porté à tout imiter. Il ne croira rien au dessous de lui. Ainsi tout ce que nous avons énuméré tout à l’heure deviendra pour lui l’objet d’une imitation sérieuse et publique, et le bruit du tonnerre, des vents, de la grêle, des essieux, des roues, et le son des trompettes, des flûtes, des chalumeaux, des divers instrumens, et l’aboiement des chiens, le bêlement des brebis, le chant des oiseaux ; et son discours ne sera presque tout entier qu’une imitation par la voix et par les gestes, où il entrera à peine quelque chose du récit simple.
Cela doit être.