autres ouvriers, les rameurs, les patrons de galère et tous les gens de cette classe ?
Comment le devraient-ils, puisqu’il ne leur sera pas même permis de s’occuper de ces métiers ? Ou bien imiteront-ils le hennissement des chevaux, le mugissement des taureaux, le bruit des fleuves, de la mer, du tonnerre et les autres choses semblables ?
Non, puisque la folie leur est défendue, ainsi que l’imitation de ses actes.
Si donc je te comprends bien, il est une manière de s’exprimer et de raconter qu’adoptera l’homme bien né lorsqu’il aura quelque chose à raconter ; et il en est une autre à laquelle il faudra bien que s’en tienne celui qui n’a reçu ni la même nature ni la même éducation.
Quelles sont ces deux manières de raconter ?
Je crois qu’un honnête homme, lorsqu’il est amené dans un récit à rendre compte de ce qu’a fait ou dit un homme semblable à lui, le représente volontiers dans sa personne et ne rougit pas de cette imitation ; mais c’est surtout lorsque celui qu’il imite montre de la fermeté et de la sagesse, et non lorsqu’il est abattu par la maladie, vaincu par l’amour, dans l’ivresse ou dans quelque situation déplorable. A-t-il au contraire à représenter un homme au dessous de lui par les sentimens, jamais il ne s’abaisse à l’imiter sérieu-