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Rien n’est encore plus vrai.

Nous ne souffrirons pas que ceux dont nous prétendons être les instituteurs, et à qui nous faisons un devoir de la vertu, aillent, tout hommes qu’ils sont, imiter une femme, jeune ou vieille, querellant son mari, ou dans son orgueil s’égalant aux dieux, enivrée de son bonheur, ou s’abandonnant dans le malheur aux plaintes et aux lamentations. Encore moins leur permettrons-nous de l’imiter malade, amoureuse ou dans les douleurs de l’enfantement.

Non, certes.

Ni de s’abaisser à des rôles d’esclave.

Non.

Ni sans doute à ceux d’hommes méchans et lâches qui agissent tout au contraire de ce que nous demandons, qui se querellent, s’insultent et tiennent des propos obscènes, soit dans l’ivresse ou de sang-froid ; ni enfin d’imiter rien de ce que font et disent de pareils gens contre eux-mêmes et contre les autres. Je ne crois pas non plus qu’ils doivent s’accoutumer à imiter le langage et la conduite des foux. Il faut connaître les foux et les méchans, hommes et femmes ; il ne faut ni faire ni imiter ce qu’ils font.

Tu as raison.

Doivent-ils imiter encore les forgerons et les