prendre ce que tu ne pouvais d’abord saisir, savoir, que dans la poésie et dans toute composition, il y a des récits de trois espèces. Le premier est tout-à-fait imitatif, et, comme tu viens de dire, il appartient à la tragédie et à la comédie. Le second se fait au nom du poète : tu le trouveras employé particulièrement dans les dithyrambes. Le troisième est un mélange de l’un et de l’autre : on s’en sert dans l’épopée et dans d’autres espèces de poèmes. Tu m’entends.
Oui, j’entends maintenant ce que tu voulais dire.
Rappelle-toi encore qu’antérieurement à ceci nous disions qu’après avoir réglé ce qui concerne le fond du discours, il nous restait à en examiner la forme.
Je me le rappelle.
Je voulais te dire qu’il nous fallait discuter ensemble si nous permettrions aux poètes le récit purement imitatif, ou le récit tantôt simple et tantôt imitatif ; quelles seraient les règles à observer dans ces deux espèces de récits, ou enfin si toute imitation serait interdite aux poètes.
Je pénètre ta pensée : tu veux examiner si la tragédie et la comédie seront admises ou non dans notre État.
Cela peut être, et quelque chose de plus ; car je n’en sais rien pour le moment. Mais il nous