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Et cet autre :


… Les Grecs s’avançaient bouillant de courage,
Montrant leur respect pour les chefs par leur silence[1]… ;


et les passages semblables.

Très bien.

Mais approuverons-nous aussi ce vers :

Ivrogne, qui as les yeux d’un dogue et le cœur d’une biche[2],


Et ceux qui le suivent et tant d’injures adressées par des inférieurs à leurs supérieurs dans les poètes et les autres écrivains ?

Non.

Je crois en effet que de pareils discours ne sont pas propres à inspirer la modération à la jeunesse, et s’ils lui donnent du goût pour toute autre chose, il n’y a pas lieu de s’en étonner. Qu’en penses-tu ?

Je pense comme toi.

Hé quoi ! lorsqu’Homère fait dire à Ulysse, le plus sage des Grecs, que rien ne lui paraît plus beau

De mets délicieux, et un échanson puisant dans le cratère du vin
… Que des tables chargées

  1. Ces deux vers rapprochés par Platon appartiennent à deux passages différens de l’Iliade. Le premier est au liv. III, v. 8 ; le second au liv. IV, v. 431.
  2. Iliade, I, 225.