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ner une autre forme, et chacun des dieux, étant de sa nature aussi excellent qu’il peut être, doit conserver la forme qui lui est propre dans une immuable simplicité.
Il me semble que cela est de toute nécessité.
[381d] Qu’aucun poète, mon cher ami, ne s’avise donc de nous dire que
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ni de nous débiter leurs mensonges sur Protée[2] et Thétis[3], ni de nous représenter dans la tragédie, ou dans tout autre poème, Junon sous la figure d’une prêtresse qui mendie
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ni enfin d’imaginer beaucoup d’autres fictions
- ↑ Odyssée, XVII, 485.
- ↑ Odyssée, IV, 364, sq. On croit que Platon fait aussi allusion à un drame satirique d’Eschyle, qui était intitulé Protée.
- ↑ Thétis prit plusieurs formes pour échapper aux embrassemens de son époux Pélée. Voyez Pindare, Ném. III, 60. Il était question des métamorphoses de Thétis dans le Troïle, drame satirique de Sophocle. Hésiode avait fait aussi, dit-on, un poème des noces de Thétis et de Pélée.
- ↑ Vers tiré d’un drame satirique d’Inachus, que les critiques attribuent à Sophocle, à Eschyle ou à Euripide. Voyez Runhken, ad Timæum, p. 9, et Walkenaer, de Fragm. Eurip.