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propre, pour prendre des figures étrangères, tantôt nous trompant par des changement apparens, et nous faisant croire qu’ils sont réels ? N’est-ce pas plutôt un être simple et de tous les êtres celui qui sort le moins de sa forme ?

Je ne suis pas en état de te répondre pour le moment.

Mais quoi ! lorsqu’un être quitte la forme qui lui est propre, n’est-il pas nécessaire que ce changement vienne de lui-même ou d’un autre ?

Oui.

D’abord pour les changemens qui viennent d’une cause étrangère, les êtres les mieux constitués ne sont-ils pas ceux qui y sont le moins soumis ? Par exemple, les corps les plus sains et les plus robustes ne sont-ils pas les moins affectés par les alimens et le travail, et n’en est-il pas de même des plantes par rapport aux ardeurs du soleil, aux vents [381a] et aux autres outrages des saisons ?

Sans doute.

L’ame n’est-elle pas aussi d’autant moins troublée et altérée par les accidens extérieurs qu’elle est plus courageuse et plus sage ?

Oui.

Par la même raison, tous les ouvrages de main d’homme, les édifices, les meubles, les vêtemens résistent au temps et à tout ce qui peut