leur défendre de s’en écarter, mais ce n’est point à nous d’être poètes.
Tu as raison ; mais encore quelles règles prescriras-tu pour la composition des fables dont les dieux sont le sujet ?
Les voici. D’abord, dans l’épopée comme dans l’ode et la tragédie, les poètes représenteront toujours Dieu tel qu’il est.
Il le faut en effet.
[379b] Mais Dieu n’est-il pas essentiellement bon ? et doit-on en parler autrement ?
Qui en doute ?
Rien de ce qui est bon n’est nuisible.
Non, ce me semble.
Ce qui n’est pas nuisible, ne nuit pas en effet.
Non.
Ce qui n’est pas nuisible, fait-il le mal ?
Pas davantage.
S’il ne fait pas le mal, il n’est pas non plus cause du mal.
Comment le serait-il ?
Ce qui est bon est bienfaisant.
Oui.
Et par conséquent cause de ce qui se fait de bien.
Oui.
Ce qui est bon n’est donc pas cause de tout ; il est cause du bien, mais il n’est pas cause du mal.