aucune ressemblance avec les personnes que le peintre aurait voulu représenter.
Je conviens que cela est digne de blâme : mais comment ce reproche convient-il aux poètes ?
D’abord il a imaginé sur les plus grands des dieux le plus grand et le plus monstrueux mensonge, celui qui raconte[1] qu’Uranus a fait ce que lui attribue Hésiode, et comment [378a] Cronus s’en vengea. Quand la conduite de Cronus et la manière dont il fut traité à son tour par son fils seraient vraies, encore faudrait-il, à mon avis, éviter de les raconter ainsi à des personnes dépourvues de raison, à des enfans ; il vaudrait mieux les ensevelir dans un profond silence, ou s’il est nécessaire d’en parler, le faire avec tout l’appareil des mystères, devant un très petit nombre d’auditeurs, après leur avoir fait immoler, non pas un porc[2], mais quelque victime précieuse et rare, afin de rendre encore plus petit le nombre des initiés.
Sans doute, car de pareils récits sont dangereux.
[378b] Aussi, mon cher Adimante, seront-ils inter-