les chasseurs de toute espèce, et ceux dont le métier consiste à imiter, par des figures, des couleurs et des sons ; de plus les poètes, avec leur cortége ordinaire, les rapsodes, les acteurs, les danseurs, les entrepreneurs et ouvriers en tout genre, entre autres [373c] ceux qui travaillent pour les ornemens de femme, et encore une foule de personnes employées à leur service. N’aurons-nous pas besoin de gouverneurs et de gouvernantes, de nourrices, de coiffeuses, de barbiers, de traiteurs, de cuisiniers et même de porchers ? Tout cela ne se trouvait pas dans l’État tel que nous l’avions fait d’abord, car il n’en avait pas besoin ; mais maintenant on ne pourra s’en passer, non plus que de toutes les espèces d’animaux dont il prendra fantaisie à chacun de manger.
Comment s’en passer en effet ?
[373d] Mais en menant ce train de vie, les médecins nous seront bien plus nécessaires qu’auparavant.
Beaucoup plus.
Et le pays qui suffisait auparavant à l’entretien de ses habitants ne sera-t-il pas désormais trop petit ?
Cela est vrai.
Si donc nous voulons avoir assez de pâturages et de terres à labourer, il nous faudra empiéter sur nos voisins, et nos voisins en feront autant