s’étend des rapsodes aux poètes : Müller et Ast le nient et ne reconnaissent à l’Ion d’autre but que la critique des rapsodes, et ce point de vue étroit devient pour Ast un argument contre l’authenticité de ce dialogue. Après avoir un peu hésité dans une première édition, Schleiermacher dans la seconde déclare se ranger tout-à-fait à l’avis de Ast. L’édition de Nitzsch est le dernier mot et selon nous le plus sage de la critique allemande sur l’Ion. Dans ses Prolégomènes, Nitzsch examine les opinions de ses devanciers sur l’authenticité ou la non-authenticité de l’Ion, et dans les notes qu’il a jointes au texte il combat en détail les assertions particulières de Ast et de Schleiermacher et conclut en faveur de l’authenticité. Presque partout il nous a persuadé, et nous y renvoyons avec confiance.
Tant de mains habiles en passant sur l’Ion en ont aplani toutes les difficultés ; et nous avouons que, malgré toute notre attention, nous n’avons trouvé à glaner, après tant de savans hommes, aucune remarque nouvelle qui méritât la peine d’être ici mentionnée.