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que chose ou de rien ? — Oui, répondis-je, par le moyen de mon âme. [296a] — Encore ! dit-il, il répond plus qu’on ne lui demande, je ne demande pas par quoi tu sais, mais si tu sais par quelque chose. — C’est encore mon ignorance, repris-je, qui m’a fait répondre plus qu’il ne fallait ; mais pardonne, dès à présent je vais répondre tout simplement. Ce que je sais, je le sais toujours par le moyen de quelque chose. — Est-ce toujours par le même moyen, continua-t-il, ou tantôt par l’un tantôt par l’autre ? — Toujours, lui répondis-je, par le même moyen, quand je sais. — Ne cesseras-tu jamais d’ajouter ? s’écria-t-il. — Mais, lui dis-je, c’est de peur que ce toujours ne nous trompe. [296b] — Non pas nous, dit-il, mais toi peut-être. Réponds : est-ce toujours par le même moyen que tu, sais ? — Toujours, répondis-je, puisqu’il faut ôter ce quand. — C’est donc toujours par ce moyen que tu sais. Et comme tu sais toujours, sais-tu une chose par ce moyen par lequel tu sais, et une autre par un autre ; ou bien sais-tu toutes les choses par ce moyen ? — C’est par ce moyen que je sais toutes les choses que je sais, répondis-je. — Le voilà encore retombé dans la même faute ! — Eh bien, je retire ce : ce que je sais. — Il ne s’agit pas de rien retirer, ce n’est pas ce que je demande. [296c] Mais ré-