Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/88

Cette page n’a pas encore été corrigée

savait pas distinguer exactement la propriété des termes ?

Eh bien ! m’adressant à Protagoras, tu entends Prodicus : [341d] qu’as-tu à répondre à cela ?

Il s’en faut bien, répondit-il, que la chose soit comme tu dis, Prodicus. Je suis sûr que Simonide a donné au mot difficile la signification que nous lui donnons tous, et qu’il a entendu par là, non ce qui est mauvais, mais ce qui n’est point aisé, et ne se fait qu’avec beaucoup de peine.

Je pense aussi, dis-je à Protagoras, que c’est là la pensée de Simonide, et que Prodicus ne l’ignore point ; mais qu’il a voulu badiner et faire semblant de te tâter un peu, pour voir si tu serais en état de défendre ce que tu as avancé. Au surplus, que Simonide n’ait point entendu par difficile la même chose que [341e] mauvais, nous en avons une preuve bien claire dans ce qui suit immédiatement, puisqu’il ajoute que Dieu seul a cet avantage. Or, certainement s’il avait voulu dire qu’il est mauvais d’être bon, il n’aurait point ajouté que cela n’appartient qu’à Dieu, ni attribué à Dieu seul un pareil avantage. Pro-